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IHU CESTI : Prédire le rejet de greffe pour mieux l’anticiper

25 janvier 2016

logoCESTIPouvoir prédire le rejet de greffe et mieux l’anticiper, tels sont les objectifs des programmes dirigés par le Dr Sophie Brouard et le Pr Antoine Magnan au sein de l’IHU CESTI.

 

La transplantation d’organe constitue aujourd’hui un traitement de référence pour de nombreuses pathologies arrivées à un stade terminal : insuffisance cardiaque, hépatique ou rénale, bronchopneumopathie obstructive, mucoviscidose… En 2014, 54 659 personnes étaient porteuses d’un greffon fonctionnel en France, soit une augmentation de 26% en 10 ans*.

 

Cependant, malgré un recul de plus d’un demi-siècle, la transplantation présente encore des limites. Si le rejet aigu est maintenant bien maitrisé avec une survie de plus de 90% des greffons après un an pour les greffes de rein, 75% pour le cœur, 76% pour le poumon et 84% pour le foie, le rejet chronique est encore fréquent et surtout mal compris. A 10 ans post greffe, 50% des transplantés rénaux auront perdu leur greffon.

Lorsque le rejet chronique est identifié, il est souvent trop tard et aucun traitement n’est efficace : identifier le plus tôt possible les signes biologiques annonciateurs de la perte du greffon est ainsi déterminant pour sa survie en donnant la possibilité d’agir ; c’est l’enjeu des biomarqueurs.

Forte d’une expérience de plus de 10 ans dans ce domaine, Le Dr Sophie Brouard, en collaboration avec le Dr. Nicolas Degauque, chercheur dans l’équipe et le Pr Magali Giral, néphrologue au CHU de Nantes, développe un projet d’identification de biomarqueurs spécifiques associés à l’apparition des phénomènes du rejet chronique en transplantation rénale. En parallèle, leur équipe cherche à identifier, dans une cohorte rare de patients acceptant naturellement leur greffon, des marqueurs associés à l’état de tolérance de leur rein greffé. La mise en place de  ces programmes nécessite le suivi à long terme de nombreux patients transplantés et est rendu possible par l’utilisation de la banque de données cliniques DIVAT et de la biocollection DIVAT qui centralise depuis 20 ans les données cliniques et depuis 2004 les échantillons biologiques de patients ayant bénéficiés d’une greffe de rein.

 

En s’appuyant sur cette expérience, l’équipe du Pr Antoine Magnan, pneumologue au CHU de Nantes, en collaboration avec le Dr Brouard, développe une approche équivalente dans le domaine de la transplantation pulmonaire. La greffe de poumon s’est fortement développée ces dernières années avec une augmentation de 34% de 2010 à 2014. Le rejet chronique est aujourd’hui la cause principale de décès à distance de la greffe de poumon et concerne 30% des transplantés pulmonaires à 3 ans post-greffe. Le Pr Magnan s’appuie pour cela sur la première cohorte de suivi de patients ayant bénéficié d’une greffe de poumon (COLT), qu’il a développée et à laquelle participe l’ensemble des centres français de transplantation pulmonaire, ainsi qu’un centre Belge.

Les résultats de ces programmes de recherche, initiés au sein de l’IHU CESTI depuis 2013, ont permis le dépôt de 3 brevets en 2014.

 

* Rapport 2014 Agence de la biomédecine.