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Un exemple de projet collaboratif d’innovation monté et labellisé par le pôle Atlanpole biotherapies

5 mars 2019

Peu de projets d’innovation en santé aboutissent à la mise sur le marché de thérapies innovantes, en particulier les biothérapies, eu égard à des développements très onéreux, longs et risqués. L’Ouest de la France est à l’avant-garde de l’innovation biothérapeutique, sur des marchés porteurs (immunothérapie, médecine régénérative, radiopharmaceutiques), pour la prise en charge de pathologies à fort impact sociétal telles que le cancer, les maladies cardiovasculaires, auto-immunes, inflammatoires et ostéoarticulaires.

Le fort potentiel d’innovation de l’Ouest tient à la fois à l’écosystème d’innovation riche et favorable, structuré autour du pôle de compétitivité Atlanpole Biotherapies, au  soutien important et constant de la puissance publique notamment au travers du financement de projets de recherche collaborative de type public-privé, et enfin à la qualité de l’offre de services du pôle en ingénierie de projets pour ses membres.

Depuis sa création en 2005, le pôle Atlanpole Biotherapies a  labellisé plus de 75 projets collaboratifs d’innovation pour un montant global de 700M€.

Cette capacité d’usine à projets et d’usine à produits a permis de :

  • développer des produits et services innovants à forte valeur ajoutée pour le marché,
  • générer des bénéfices pour les entreprises et leurs partenaires académiques au sein de l’écosystème,
  • favoriser la création et/ou le maintien d’emplois et d’activités sur le territoire du pôle,
  • susciter un vif intérêt de grands comptes de l’industrie pharmaceutique,
  • accroître la visibilité européenne et internationale du territoire.

Zoom sur un de ces projets

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financé dans le cadre de l’appel à projets « Fonds Unique Interministériel-FUI »

L’objectif de ce projet était la mise au point d’une méthode standardisée pour la mesure de l’activité cytotoxique des anticorps thérapeutiques, un des modes d’action de ces nouveaux traitements de biothérapie. Les premières étapes ont été  le développement d’un modèle cellulaire qui puisse être amplifié, contrôlé, validé et commercialisé à des clients qui pourraient utiliser ces cellules dans leurs  propres tests.

Les partenaires du projet ont mis au point des cellules « tueuses »(lymphocytes issus du sang) standardisées,  permettant d’obtenir des résultats comparables et reproductibles. L’étape suivante  a consisté à mettre au point des cellules cancéreuses modèles dans lesquelles on ajoute des produits luminescents permettant de révéler l’activité cytotoxique des anticorps thérapeutiques. Cette technique de bioluminescence a été développée pour remplacer celle de la radioactivité utilisée habituellement, mais trop contraignante et vouée à  l’abandon. La technique mise au point permet, dans un système supplémenté en cellules tueuses, de mesurer le nombre de cellules cancéreuses détruites et d’évaluer ainsi la capacité de l’anticorps à éliminer ces cellules. Cette technique a fait l’objet d’un brevet détenu par la société Clean Cells.

Aujourd’hui, Clean Cells produit et commercialise des quantités importantes de cellules effectrices (ou tueuses) à la filiale américaine d’une société européenne. Clean Cells est également en capacité de proposer une prestation complète : elle reçoit alors l’anticorps du client et fait des mesures pour établir leur capacité à détruire les cellules cancéreuses.

« Les retombées sont donc extrêmement positives pour l’entreprise, en termes de chiffre d’affaires. Elles le sont aussi pour l’Inserm en termes de royalties,  pour l’Université de Tours par le biais de publications scientifiques, ainsi que pour le LFB qui a désormais la capacité d’analyser certains de ses produits. » indique Olivier Boisteau, dirigeant de Clean Cells

 

Ces nouvelles techniques présentent un grand intérêt pour l’industrie pharmaceutique, notamment en cancérologie et pour certaines maladies auto-immunes comme la maladie de Crohn. Elles permettent la sélection des anticorps thérapeutiques les plus efficaces pour développer un médicament. En outre cette méthode standard peut être utile aux instances règlementaires pour faire évoluer la règlementation.

Ce projet a donné lieu à un deuxième projet :HYBRIDADCC, également financé par le FUI. L’objectif est de développer une méthode similaire sur des anticorps de souris dont l’industrie pharmaceutique et les laboratoires de recherche disposent en grandes quantités et qui pourraient être exploités pour développer de nouveaux médicaments à usage humain.

Un des partenaires de ce nouveau projet est  OSE Immunotherapeutics, une autre entreprise membre du pôle.

CleanCells c’est 83 personnes et un chiffre d’affaires de 9 millions d’euros en 2018 et l’ouverture d’un nouveau bâtiment prévue en 2020 pour soutenir la croissance de l’entreprise.

« J’ai accompagné l’intégralité du montage des projets PremiumADCC et HybridADCC : validation de la faisabilité des idées de projet, identification d’un guichet de financement adapté (FUI), aide pour la constitution du consortium, la rédaction du dossier technique, l’élaboration du budget, le renseignement de formulaires administratifs et financiers en ligne sur l’Extranet du financeur et la soumission du projet pour la demande de financement.
Une fois le projet financé, j’ai participé aux réunions trimestrielles du comité de pilotage notamment pour suivre la maturation des livrables présentant un intérêt économique. »
témoigne Benoît-Jules Youbicier-Simo, en charge de l’ingénierie de projets collaboratifs d’innovation au pôle Atlanpole Biotherapies